Le paradoxe de la durabilité environnementale en Italie
- GiuliaMontaguti
- 7 janv. 2020
- 3 min de lecture
Cher lecteur,
Quelques mois après mon doctorat en sciences de l’environnement, et avec une thèse sur la durabilité environnementale sur les emballages souples, je me confronte à un paradoxe:
Tout le monde parle de durabilité environnementale et ce, quel que soit le sujet, ou du moins, écologique… Mais savons-nous exactement le sens du mot durabilité ? Ou de l’écologie?
Basé sur mon expérience, je me dois de répondre à ces concepts qui demeurent encore peu connus et peu approfondis, ceci de la part du grand public ou par un grand nombre d’entreprises. Ils sont souvent considérés comme des corvées difficiles à prendre en compte, ou d’importance secondaire.
Les gens les considèrent comme ennuyeux, et dès qu’ils entendent les mots « certification environnementale » ou « Life Cycle Assessment », ils me regardent effrayés et me demandent des explications : D’une part parce qu’ils ne savent pas de quoi il s’agit, et un peu aussi parce qu’ils préfèrent « refiler la patate chaude » à la première stagiaire venue.
Évidemment, pour être approuvés sur le plan scientifique et avoir une valeur industrielle et commerciale, les certifications seront vérifiées et validées à travers l’utilisation d’algorithmes et d’outils mathématiques. Pour accomplir ces traitements, des données de différentes nature sont nécessaires. De mon point de vue, ce sera difficile de les obtenir.
Il me semble que le plus important pour les entreprises est de vendre le produit, même sans la moindre notion ni souci environnemental.
C’est dommage car posséder un certificat environnemental et de durabilité de produits pourrait être un grand avantage commercial.
Sans compter que tôt ou tard, de tels certificats seront rendus obligatoires pour le commerce, quel que soit le produit concerné… Alors pourquoi rester sceptique et renvoyer à plus tard l’application de ces règles, quand il existe des experts prêts à fournir conseils et assistance?
Au niveau universitaire, on dispose de recherches et de connaissances approfondies en matière environnementale, mais il semble qu’on ne veuille pas savoir. Tout le monde a le mot « environnement » à la bouche, mais la plupart ne sont pas réellement impliqués ou ne possèdent pas les connaissances pour en discuter de façon compétente. Je me retrouve très souvent à me battre avec des personnes convaincues que le cursus de mes études se résume à de la chimie ou de la biologie, et que « quand je serai grande » je rêve de travailler pour Greenpeace ou Greta.
Je réponds avec un sourire poli, expliquant que le Doctorat en sciences environnementales devrait être davantage connu et valorisé, au même titre que ceux de médecine ou de chirurgie. D’abord parce qu’avant même l’arrivée de l’Homme existait l’environnement dans lequel il vit : L’homme ne doit pas avoir la priorité sur l’environnement, mais plutôt apprendre à le connaître et à le respecter.
A sa façon, l’environnement est en train de crier à l’aide, il ne tient qu’à nous de l’écouter. Au moins, essayons d’entendre les spécialistes, qui après tant d’années d’études et de spécialisation risquent d’être ridiculisés par les chefs d’Etat méprisants, des adolescents démoniaques ou pour lesquels des normes et des taxes de valeur ont un sens douteux.
Évidemment, au moment où tomberont tous les préjugés et où l’Homme développera vraiment une conscience environnementale, on pourra discuter intelligemment d’écologie et de durabilité environnementale, de recyclage et de recyclable. Concepts qui, encore aujourd’hui me semblent demeurer abstraits et très souvent vagues.
J’espère pouvoir assister très prochainement à une nouvelle « révolution industrielle » qui met l’environnement au centre de toutes les activités industrielles et commerciales, mais surtout qui contribue à sensibiliser la conscience de chacun. De nous tous.

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